Le chevalier du soir
28 Aug 2024
Le soleil disparaissait lentement à l’horizon. Le spectacle des étoiles qui s’allumaient dans le soir montant emplissait la plaine d’un calme éthéré. Les derniers rayons rougeoyants du plus grand des astres de feu déposèrent une dernière caresse aux langues de brumes qui s’étiraient avec la fin du jour. Il ferait bientôt nuit. Une silhouette d’acier étincelant s’avançait lentement dans la plaine herbeuse, le reflet des cieux enflammés la parant d’une aura éthérée. Un chevalier était venu. Et il devait venir de bien loin à en juger par son pas fatigué. Par dessus son épaule reposait sur le plat de la lame une énorme épée d’acier moiré imposante par sa taille comme son poids. A son bras, flottant de le vent, on distinguait le fanion crème et carmin des chevaliers errants. Soudain, il s’assit dans l’herbe, las de ses peregrinations. Le repos du guerrier, enfin, dans ce havre de verdure inondé de la paix du jour mourant.
Il avait vécu tant d’aventures. Versé tant de larmes, et goûté tant de joies. Il était parti il y a longtemps. Il avait renoncé à cette vie rangée et monotone qu’on les enfants bien nés dans les bourgs et les citadelles. Il avait choisi cette vie d’itinérance et d’aventure à parcourir les étendues célestes où l’on ignore au matin où la destinée nous emporte au soir. Il était déjà presque trop tard pour monter un camps. Mais il était bien. Il voulait profiter encore de la solitude heureuse des voyageurs solitaires.